Historique
D'abord rattachée à la Commune de Saint-Maurice et à sa paroisse, Lavey
devient autonome à la fin du XVe siècle et, quelques années plus tard,
adopte la réforme et s'unit à la paroisse de Bex. Se rendant chaque dimanche
au culte à Bex, les habitants de Lavey tentaient de « rocanner »
(issu du patois) un bol de soupe chez les amis bellerins avant de rentrer
chez eux... ils héritent alors de leur sobriquet : « Les Rocans ».
Autonome jusqu'en 1852, la Commune de Morcles fusionne ensuite avec celle
de Lavey en raison de problèmes de gestion. Domicile quasi obligatoire
de nombreux fonctionnaires fédéraux, le village de Morcles compte au début
du siècle une école, deux restaurants et une épicerie. Aujourd'hui, plus
qu'une petite vingtaine d'habitants y réside à l'année. Avec Saint-Maurice,
Lavey-Morcles constitue la porte d'entrée naturelle des Alpes. Ce passage
principal est emprunté depuis l'Antiquité. Successivement, les Gaulois,
les Romains, les Lombards, les Sarrasins et ainsi de suite jusqu'au passage
de Bonaparte en 1800 se sont disputés ce cheminement.
Sous l'impulsion de G.-H. Dufour, les premières fortifications, encore
visibles aujourd'hui, sont construites en 1831. La présence militaire sur
le territoire communal s'est alors affirmée, les fonctionnaires fédéraux
obtiendront même la majorité absolue au législatif en 1904, ce qui provoque
la démission en bloc de la Municipalité bourgeoise et la mise sous régie
du Conseil d'Etat pendant quelques années. Elle se développe cependant
de manière continue à Lavey et Saint-Maurice, puis dès 1892 à Savatan et
Dailly. Malgré les contraintes et les nuisances liées à ses activités,
l'armée est restée durant tout le XXe siècle un interlocuteur économique
et humain d'importance, respecté par nos populations et nos autorités.
Les projets successifs de restructuration et de stratégie de défense,
d'armée 95 puis d'armée XXI, ont scellé, pour notre région, la fin d'une
époque qui porte l'empreinte de l'histoire militaire de notre pays.